Christopher Priest
Conséquences d'une disparition
Ed. Denoël
Publié dans la collection "Lunes d'encres", clairement estampillée SF & F, ce nouveau roman de Christopher Priest, lui-même un auteur indissociable de ce registre, n'a finalement pas grand chose de science-fictionnel. Certes, l'intrigue se déroule quelques années plus tard, pour ainsi dire demain, mais je pense qu'avec cet ouvrage qui s'intéresse au 11 septembre 2001, on tient un roman de littérature blanche. Mais, blanche ou non, de la bonne littérature. Et c'est finalement le seul point qui importe vraiment.
Comme l'indique le titre et le suggère sa somptueuse couverture, Conséquences d'une disparition nous fait vivre les états d'âme d'un homme dont la compagne est portée disparue durant les attentats. Cet homme, Ben Matson, est un journaliste qui vit une histoire vive avec une éditrice. Il est écossais, elle est américaine et ils passent leur temps dans les avions. Jusqu'au jour où le pire se produit. Vingt ans après, une association d'idées le replonge dans les souvenirs et le chagrin. C'est l'occasion pour l'auteur du Prestige de s'interroger sur la tournure des évènements.
Ce roman est une prouesse de fluidité. Je l'ai lu d'une traite ou presque, captivé par le caractère intrigant de la trame, par la complexité des personnages et la subtilité de leur interaction et, j'en suis le premier surpris, par l'étude approfondie des attentats. Comme toute personne en âge de se souvenir, j'ai vécu ce jour scotché au poste de télé, je m'en souviens comme si c'était hier mais ce n'est pas pour autant un sujet qui m'excite. Là, ça m'a passionné. Christopher Priest a effectué un gros travail de recherche, a épluché les documents officiels, s'est penché sur les théories complotistes et les scénarios alternatifs et, par bien des aspects, son livre a tout de l'essai d'investigation. Mais, aussi documenté et réaliste soit-il, ce livre reste une fiction, comme l'auteur le précise en note de fin d'ouvrage. Une fiction, certes, mais qui fait également le constat d'une certaine évolution de la société depuis 2001. Ainsi, il est question de l'apparition des nouvelles technologies et de leur influence sur le comportement des citoyens, de la politique américaine, de l'impact du Brexit, de la place de l'Écosse dans la Grande Bretagne et des relations de celle-ci avec l'Europe.
Avec Conséquences d'une disparition, Christopher Priest signe un roman saisissant, un roman qui, non content de proposer une réflexion sociétale intelligente et inattendue, fait flirter réalité et délire d'interprétation, joue avec les niveaux de lecture et offre une perspective inédite des évènements. À ce degré, donc, on se moque bien de savoir s'il s'agit de littérature blanche ou non.
Comme l'indique le titre et le suggère sa somptueuse couverture, Conséquences d'une disparition nous fait vivre les états d'âme d'un homme dont la compagne est portée disparue durant les attentats. Cet homme, Ben Matson, est un journaliste qui vit une histoire vive avec une éditrice. Il est écossais, elle est américaine et ils passent leur temps dans les avions. Jusqu'au jour où le pire se produit. Vingt ans après, une association d'idées le replonge dans les souvenirs et le chagrin. C'est l'occasion pour l'auteur du Prestige de s'interroger sur la tournure des évènements.
Ce roman est une prouesse de fluidité. Je l'ai lu d'une traite ou presque, captivé par le caractère intrigant de la trame, par la complexité des personnages et la subtilité de leur interaction et, j'en suis le premier surpris, par l'étude approfondie des attentats. Comme toute personne en âge de se souvenir, j'ai vécu ce jour scotché au poste de télé, je m'en souviens comme si c'était hier mais ce n'est pas pour autant un sujet qui m'excite. Là, ça m'a passionné. Christopher Priest a effectué un gros travail de recherche, a épluché les documents officiels, s'est penché sur les théories complotistes et les scénarios alternatifs et, par bien des aspects, son livre a tout de l'essai d'investigation. Mais, aussi documenté et réaliste soit-il, ce livre reste une fiction, comme l'auteur le précise en note de fin d'ouvrage. Une fiction, certes, mais qui fait également le constat d'une certaine évolution de la société depuis 2001. Ainsi, il est question de l'apparition des nouvelles technologies et de leur influence sur le comportement des citoyens, de la politique américaine, de l'impact du Brexit, de la place de l'Écosse dans la Grande Bretagne et des relations de celle-ci avec l'Europe.
Avec Conséquences d'une disparition, Christopher Priest signe un roman saisissant, un roman qui, non content de proposer une réflexion sociétale intelligente et inattendue, fait flirter réalité et délire d'interprétation, joue avec les niveaux de lecture et offre une perspective inédite des évènements. À ce degré, donc, on se moque bien de savoir s'il s'agit de littérature blanche ou non.


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